Les partenaires d’OVERDUE OGDS (Sénégal), CFCEM/GA (RDC), SiMIRALENTA/GA (Madagascar) et GEPALEF (Côte d’Ivoire) ont remporté une bourse d’Echange de Connaissances de l’Université College London (UCL) pour “tisser le genre et l’assainissement juste”. Qu’a permis ce financement? D’approfondir la compréhension de la dimension genrée des expériences et des pratiques d’assainissement par le biais d’ateliers et d’activités de formation, et d’échanger des réflexions et des connaissances exploitables parmi les autorités locales, les ONG, la société civile et les petites entreprises.
A Bukavu (RDC), l’Union des Femmes Congolaises pour l’Equilibre des Ménages / Genre en Action (CFCEM/GA) a organisé plusieurs ateliers de sensibilisation et de plaidoyer sur la construction et l’entretien des toilettes publiques, notamment dans les marchés, en mettant l’accent sur le genre. Astrid Mujinga et son équipe ont affirmé :
“Nous établissons des budgets mais nous ne pensons pas aux toilettes publiques. Je demande aux autorités d’installer des toilettes publiques car ne pas le faire, c’est de la violence contre les femmes.”
Les messages de plaidoyer de l’équipe ont été largement repris par la presse locale et nationale, arguant que :
- les besoins des femmes en matière d’assainissement sont différents de ceux des hommes et elles sont actuellement confrontées à des conditions très peu hygiéniques dans les toilettes publiques ;
- la quantité et la qualité des toilettes publiques sur les marchés de Bukavu sont très insuffisantes et il est urgent d’y remédier ; et
- les autorités locales sont invitées à prendre l’initiative de construire et d’entretenir des toilettes publiques.
En tant que partenaire du projet OVERDUE à Antananarivo (Madagascar), SiMIRALENTA/GeA a organisé deux ateliers pour créer des outils de sensibilisation et de plaidoyer pour un assainissement juste et sensible au genre, et un troisième pour présenter les outils développés.
S’appuyant sur les expériences du projet OVERDUE, des membres de la société civile, des prestataires de services, des travailleuses et travailleurs de terrain, des chefs de quartier et autres ont partagé leurs expériences et leurs idées.
“Nous avons une vidéo de plaidoyer qui peut également être utilisée pour la formation, et nous avons développé de nombreux outils de sensibilisation (dépliants, affiches et T-shirts). Nous construisons des collaborations avec la Commune Urbaine d’Antananarivo, d’une part, et avec des réseaux impliqués dans la promotion du genre et/ou de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, d’autre part.”
expliquent Jeannine Ramarokoto et Mina Rakotoarindrasata.
À Saint-Louis, au Sénégal, l’Observatoire Genre et Développement (OGDS) a déployé des méthodologies créatives pour sensibiliser les riverains au travail des femmes dans le domaine de l’assainissement.
L’équipe a préparé une enquête, des vidéos et des pièces de théâtre participatives pour interpeller la municipalité et les structures étatiques sur la charge physique, mentale et économique que représente l’assainissement domestique pour les femmes, ainsi que sur les stéréotypes de genre qui les relèguent à ce rôle et à ce travail invisible.
Par ailleurs, l’OGDS a organisé un atelier de formation à la fabrication de produits d’hygiène (savons et détergents), et généré des réflexions collectives sur les opportunités économiques de l’assainissement pour les femmes.
Enfin, GEPALEF, partenaire d’OVERDUE en Côte d’Ivoire, a organisé deux ateliers à Abidjan pour partager les connaissances et sensibiliser sur les expériences de l’assainissement et des opportunités offertes par ce secteur. L’équipe a abordé les inégalités de genre dans l’assainissement, notamment les tabous mais aussi les violences qui limitent l’accès des femmes aux toilettes, dans l’espace domestique et public.
De plus, GEPALEF et les participants ont discuté des contraintes liées au genre et des opportunités économiques pour les femmes dans la gestion du recyclage et de la valorisation des matières fécales et des déchets de toilettes.
“Nous voulons que les femmes soient impliquées dans la gestion des toilettes publiques pour gagner de l’argent. La transformation des matières fécales en engrais ou en biogaz, ce sont des entreprises que nous pouvons créer avec les femmes pour leur permettre d’avoir de l’argent”
déclarent Angèle Koué et son équipe.
Toutes les organisations travaillent maintenant conjointement pour consolider les apprentissages et les résultats générés par cet échange de connaissances afin de produire du matériel de formation pour un assainissement juste et sensible au genre.
Surveillez cet espace pour des réflexions et analyses stimulantes et plus approfondies de ces activités !
Retrouvez la couverture médiatique ici :
https://laprunellerdc.info/bukavu-pas-de-toilettes-publiques-assainies-et-respectant-le-genre/